Les chiffres des IST
Les IST, en bref...
Depuis 2002, Sciensano – l’ex-Institut Scientifique de Santé Publique (ISP)- surveille l’évolution des IST diagnostiquées en Belgique. L’Institut s’appuie sur les chiffres fournis par un vaste réseau de laboratoires d’analyses médicales qui enregistrent les cas d’IST dans les trois régions du pays.
Le dernier rapport sur les IST donne la situation épidémiologique jusqu’au 31 décembre 2021. Vous en trouverez les grandes lignes ci-dessous.
Pour télécharger le rapport complet, cliquez ici.
Toujours plus d’IST diagnostiquées
Après une diminution des diagnostiques d’IST durant le COVID, ceux-ci augmentent à nouveau.
Les tendances générales pour la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis en Belgique sont à la hausse depuis plusieurs années, avec une baisse temporaire en 2020 due à l’épidémie de COVID-19. Le nombre estimé de diagnostics pour les trois IST est à nouveau plus élevé en 2021 qu’en 2019. Pour la Plateforme Prévention Sida et Sciensano, cette progression s’explique par le nombre toujours plus élevé de tests de dépistage réalisés.
Plus d’IST diagnostiquées mais pas d’épidémie
Pour la Plateforme Prévention Sida et Sciensano, l’augmentation observée depuis 2002 des diagnostics de chlamydia, gonorrhée et syphilis n’est pas la conséquence d’une recrudescence des IST dans notre pays. En effet, si les diagnostics d’IST augmentent bel et bien, leur hausse est proportionnelle à celle du nombre de tests de dépistage réalisés au sein de la population.
En d’autres termes, plus on réalise de tests de dépistage, plus d’IST sont diagnostiquées.
Chlamydia, gonorrhée et syphilis en bref
Le nombre estimé de diagnostics de chlamydia par population en Belgique était de 147/100 000 en 2021. La chlamydia est davantage diagnostiquée chez les femmes que chez les hommes. En 2021, le nombre estimé de diagnostics était de 154/100 000 pour les femmes, contre 139/100 000 pour les hommes. Pour les deux sexes, la tendance était similaire avec une augmentation constante de 2017 à 2019, une diminution en 2020 suivie d’une légère augmentation en 2021.
Non traitée, la chlamydia peut être à l’origine de problèmes d’infertilité chez la femme.
Le nombre de diagnostics de gonorrhée en Belgique est estimé à 64/100 000 habitants en 2021. La gonorrhée est davantage diagnostiquée chez les hommes que chez les femmes. Au cours de la période 2017-2021, nous avons observé une tendance à la hausse tant chez les hommes que chez les femmes, le nombre estimé de diagnostics chez les femmes restant inférieur.Chez les hommes, la gonorrhée a été principalement diagnostiquée entre 20 et 39 ans. Chez les femmes, la gonorrhée a été principalement diagnostiquée entre 20 et 29 ans
Le nombre de diagnostics de syphilis en Belgique est estimé à 40/100 000 habitants en 2021. La syphilis est principalement diagnostiquée chez les hommes. Chez les hommes, on observe une augmentation constante de 2017 à 2019, une diminution en 2020 suivie d’une augmentation en 2021. La syphilis a été principalement enregistrée chez les hommes âgés de 20 à 65 ans.
Origine des personnes diagnostiquées
Les personnes originaires d’Afrique et d’Asie également touchées par les IST
78% des personnes ayant présentées une IST étaient nées en Belgique. Parmi les patients nés en dehors de la Belgique, la majorité était originaire d’autres pays européens, d’Afrique Subsaharienne ou d’Asie.
Il existe d’autres IST : le VIH/Sida, les hépatites B et C, le Papillomavirus (HPV), l’herpès génital, les mycoses vaginales et la balanite du gland.
Elles ne sont pas abordées ici mais il est important de s’en protéger en ayant recours aux outils de La prévention combinée des IST.
Principaux facteurs de risque
La contamination par une IST est principalement liée à des relations sexuelles sans préservatif. Nous constatons, en effet, via nos actiosn de terrain une tendance à la baise de l’utilisation du préservatif qui est pourtant un outil incontournable pour se protéger des IST.
Par ailleurs, il est important de rappeler que régulièrement des patient·es sont diagnostiqué·es porteur·euses d’une IST alors qu’ils·elles ne signalaient aucune plainte ni symptôme. Les IST se révèlent donc souvent asymptomatiques. De plus, être infecté·e par une IST augmente le risque d’infection par une autre IST; et une IST non traitée peut avoir des conséquences graves, comme la stérilité par exemple.
La Plateforme Prévention Sida invite donc les patient·es à demander proactivement un dépistage IST à leur médecin s’ils·elles ont des prises de risque ou multiplient les partenaires. Elle préconise également aux médecins de proposer spontanément ce test à leurs patient·es à risque.
Préservatif – dépistage – traitements
L’utilisation du préservatif (externe ou interne) et du lubrifiant à base d’eau est essentielle pour se protéger et protéger son·sa·ses partenaire·s, sans oublier le recours régulier à un test de dépistage des IST et le traitement de celles-ci en cas d’infection. Il existe aussi des vaccins pour se protéger contre les souches les plus agressives du HPV et contre les hépatites A et B.
Pour la Plateforme Prévention Sida, le dépistage est un axe central dans les actions de prévention : savoir si on est infecté·e par une IST permet d’adapter ses comportements (utiliser un préservatif, se soigner) afin de briser la chaine de contamination et ainsi d’éviter de transmettre une IST. D’autant plus que, souvent, les IST ne présentent pas de symptômes visibles.
Il ne faut donc pas hésiter à demander un test de dépistage des IST à votre médecin ou à prendre rendez-vous directement dans un centre de dépistage.