La variole du singe, de quoi s’agit-il ? Quelle est la situation en Belgique ?
La variole du singe est une maladie virale rare présente en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. La transmission interhumaine se fait par contact étroit entre individus (par des lésions cutanées infectées, des gouttelettes respiratoires ou des fluides corporels), y compris par contact sexuel, ou lors de contacts avec du matériel contaminé.
Manifestation de la maladie
Après un contact avec le virus, les premiers signes de la maladie apparaissent entre 5 et 21 jours. Ces signes peuvent être variés : fièvre, mal de tête, douleur musculaire, gonflement des ganglions et fatigue. Une éruption cutanée peut apparaître, souvent sur le visage, puis s’étendre au reste du corps. La maladie guérit souvent spontanément et les signes disparaissent en général en 14 à 21 jours. Actuellement, la majorité des cas diagnostiqués sont des formes bénignes (formes pas graves). Toutefois des formes graves peuvent parfois s’observer chez des personnes fragiles (les enfants, les femmes enceintes et les immunodéprimés). Le traitement de la maladie se fait de façon symptomatique mais un vaccin également pourrait être utilisé pour éviter les formes graves.
La situation en Belgique
Ce lundi 23 mai, le centre européen de contrôle des maladies (ECDC) enregistrait 63 cas à travers huit Etat membres de l’UE dont la Belgique (Autriche, Belgique, France, Hollande, Allemagne, Italie, Portugal, Espagne). Quatre cas ont été notifiés pour l’instant en Belgique. La plupart des cas diagnostiqués sont des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) comme c’est le cas d’autres pays européens. Ceci s’expliquerait par le fait que la maladie se transmet essentiellement lors des contacts sexuels.
Mais cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’un groupe plus à risque que le reste de la population. L’OMS affirme d’ailleurs que « toute personne qui a un contact physique étroit avec tout type d’autre personne qui a contracté la variole du singe est à risque, quelle que soit son identité, ses activités, les personnes avec lesquelles elle choisit d’avoir des relations sexuelles ou tout autre facteur.
La Dr Charlotte Martin, infectiologue au CHU St Pierre, est également dans le sens de la déclaration de l’OMS :
« il ne s’agit pas d’une maladie liée aux personnes homosexuelles. Elle est entrée dans une communauté et se transmet dans cette communauté. D’ici quelques jours, on pourrait observer des cas chez les personnes hétérosexuelles si la maladie arrive à sortir de la communauté HSH ».
Recommandations
Selon toujours l’infectiologue, « la phase de contagion la plus élevée concerne le moment où il y a des éruptions cutanées. Lorsqu’elles apparaissent, il faut éviter tous les contacts. On évite donc de se serrer la main après avoir touché ces vésicules. Car cette maladie se transmet essentiellement par contact et frottement ».
Si vous présentez une éruption cutanée suspecte, il est conseillé actuellement de prendre contact le plus rapidement possible avec les services d’urgences de l’hôpital le plus proche de vous. Ils vous orienteront éventuellement vers un hôpital qui possède une plus grande expertise. Tant que la variole du singe n’est pas exclue ou que l’infection n’est pas guérie, il faut éviter tout contact rapproché avec d’autres personnes et il est recommandé de ne pas avoir de contacts sexuels.