VIH et COVID-19 : ce qu’il faut savoir
Depuis plusieurs MOIS, un grand nombre de personnes ont été infectées par le virus COVID-19 en Belgique. Qu’est ce que ce virus? Les personnes vivant avec le VIH sont-elles plus à risque? Comment s’en protéger? Cet article vous aide a répondre à ces questions
« Vaccination contre la covid-19 »
s’informer sur la vaccination contre la covid-19, les différents types de vaccins et la stratégie vaccinale de notre pays
En collaboration avec la Plateforme Prévention Sida, la Professeure Leïla Belkhir, infectiologue au Centre de référence VIH des cliniques universitaires Saint-Luc, a animé un webinaire sur la vaccination contre la Covid-19 le 23 mars 2021
« VIH et Covid-19 : ce qu’il faut savoir »
les dernières actualités par la Professeure Leïla Belkhir des Cliniques de Saint-Luc
La Professeure Leïla Belkhir est infectiologue au Centre de référence VIH des cliniques universitaires Saint-Luc et a fait cette présentation lors de la matinée d’étude du 7 décembre 2020 organisée en ligne par l’Observatoire du Sida et des Sexualités et la Plateforme Prévention Sida
Qu’est-ce que le Covid-19 ?
Les coronavirus (CoV) sont une grande famille de virus qui causent des maladies, allant du simple rhume à des maladies plus graves telles que le syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV).
Le virus SARS-CoV-2 (anciennement appelé 2019-nCoV) est une nouvelle souche qui n’a pas encore été identifiée chez l’homme et qui provoque la maladie Covid-19, l’épidémie actuelle.
En Belgique, au 23/03/2020, le nombre total de cas confirmés s’élève à 3743.
Cliquez ici pour en savoir plus sur l’évolution de l’épidémie de COVID-19 en Belgique.
Pour en savoir plus sur COVID-19
Le Covid-19 peut-il se transmettre lors des relations sexuelles ?
Le coronavirus (COVID-19) s’attrape par les gouttelettes projetées lorsque quelqu’un parle ou tousse. Celles-ci peuvent également se déposer sur les objets, les surfaces et si une personne passe sa main et la porte ensuite à sa bouche ou son nez, elle peut se contaminer.
Le COVID-19 n’est donc pas une Infection Sexuellement Transmissible mais les rapports sexuels peuvent favoriser sa propagation à cause de la proximité des corps. “Ce n’est pas la relation sexuelle en soi qui est contagieuse. C’est la proximité des deux partenaires.
Comme avec la grippe, on évitera donc de montrer un peu trop son affection s’il y a des doutes sur la santé de son ou sa partenaire. Au moins jusqu’à ce qu’on soit fixé sur sa contamination ou non au coronavirus.
(Source : https://www.actions-traitements.org/coronavirus-personnes-vivant-vih-doivent-sinquieter/)
Où faire un test de dépistage du VIH et des IST pendant le confinement ?
Associations |
Région | Tests proposés | Conditions | Horaires |
Ex Æquo | Bruxelles et Wallonie | VIH | Commandes autotest en ligne: https://ex-aequo-shop.myshopify.com | 24h/24 |
Centres de Planning Familial | Bruxelles et Wallonie | IST/VIH | Accueil téléphonique préalable : | Sur rendez-vous |
Plateforme Prévention Sida | Bruxelles et Wallonie | VIH | Demande via : 0467 80 78 79 | Les lundis et mercredis de 12h00 à 15h00 sur rendez-vous |
Sida Sol | Liège | VIH | Sur RDV : 04/287.67.00
Au 29 rue Fontaines Roland, 4000 Liège |
Mercredis et vendredis en matinée |
S Clinic
CHU Saint-Pierre
|
Bruxelles | IST | Demande via 02/535.37.32 | Les lundis et jeudis de 13h30 à 16h |
Les dépistages qui ne sont pas considérés comme urgents doivent être reportés pour alléger les hôpitaux, les centres de planning familial et les cabinets des médecins généralistes.
Il est également possible de se procurer un autotest du VIH en pharmacie ou de commander un autotest gratuit auprès d’une association. Celui-ci sera envoyé à domicile.
Où puis-je obtenir un TPE (Traitement Post Exposition) pendant le confinement ?
Pour rappel, la mise en place d’un TPE doit se faire au maximum 72h après une prise de risque. Si vous désirez obtenir ce traitement, rendez-vous aux urgences d’un Centre de Référence VIH :
CHU de Liège : 04 270 31 90
CHR Namur : 081 72 67 00
CHU Mont-Godinne : 081 42 31 01
CHU Charleroi : 071 925 414
CETIM du CHU Saint-Pierre : 02 535 31 77
Hôpital Erasme : 02 555 45 36
Cliniques Saint-Luc : 02 764 21 55
UZ VUB : 02 477 41 11
JE VIS avec le VIH, suis-je plus à risque ?
À l’heure actuelle, rien n’indique qu’en tant que personne vivant avec le VIH, vous êtes plus à risque d’être infecté·e par le COVID-19 que le reste de la population générale. De plus, vous n’êtes pas plus sensible à l’infection et vos chances de guérison ne sont pas moins bonne. Vous et votre entourage devez toutefois prendre des mêmes mesures de précautions que le reste de la population. Voir ci-dessous.
Par contre, si vous êtes être une personne âgé·e et/ou atteint·e de maladies associées (problèmes cardiaques ou pulmonaires, le diabète), ou avez un taux de CD4 bas (moins de 200/mm³), vous êtes potentiellement exposé·e à un risque plus élevé d’être infecté.e par COVID-19 et de développer des symptômes plus graves.
Si vous avez des symptômes tels que la fièvre, la toux, des difficultés à respirer, etc., contactez votre médecin traitant par téléphone et informez votre médecin référent VIH. Ne vous rendez à l’hôpital que sur recommandation de votre médecin !
Y-a-t-il un risque de pénurie pour mes médicaments contre le VIH ?
Les pharmacies sont à ce jour correctement approvisionnées et le stock est suffisant pour répondre à la demande. Ces médicaments étant essentiels pour la santé des patient·es, les groupes pharmaceutiques assurent la production comme avant. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter !
Si vous vivez avec le VIH, nous vous recommandons de suivre les recommandations internationales suivantes.
- Ayez un stock de médicaments pour une durée de 30 jours même si, actuellement, aucune pénurie de médicament n’est à prévoir
- Soyez à jour dans vos vaccins (notamment l’influenza et le pneumocoque)
- Établissez un plan de suivi médical à distance en cas de mise en quarantaine grâce à la télémédecine
- Malgré le confinement, maintenez des contacts sociaux à distance pour éviter la solitude
Pour plus d’information sur le COVID-19 et le VIH
Que dois-je faire si je suis seul.e ou inquiet.e ?
Essayez de rester en contact le plus possible avec votre famille et vos amis en utilisant les technologies modernes. Bien que nos bureaux soient fermés, nous restons accessibles. Vous pouvez contactez la Plateforme Prévention Sida par mail via info@preventionsida.org, par téléphone au 0484.73.50.81, du lundi au vendredi, de 9h à 17h.
Les usager·ères de drogue, des personnes à risque
Les usager·ères de drogues (licites et illicites) sont plus vulnérables au Covid-19 (ils·elles peuvent tomber plus rapidement malades et développer des symptômes plus graves). En effet, ils·elles ont souvent des difficultés respiratoires provoquées
- par la consommation de certaines substances,
- par les symptômes de manque,
- par le fait d’inhaler ou de fumer certains produits.
Les infections aux hépatites virales et les cancers du foie, dont le nombre de cas chez les usager·ères est élevé, affaiblissent également leur système immunitaire. Il en va de même pour l’infection à VIH dont peuvent être à risque les usager·ères.
Si vous êtes usager·ères de drogues, il est important de prendre soin de vous afin d’éviter une infection au Covid-19, mais également au VIH et aux hépatites.
- Évitez de vous injecter seul·e. Préférez les contacts à distance ou consommez en groupe en respectant les mesures de distanciation sociale en vigueur ;
- Ne partagez pas les seringues ni le matériel connexe d’injection ;
- Si vous consommez seul·e : consommez moins de produit et injectez lentement ;
- Si vous consommez à plusieurs : divisez les injections afin de vous assurer qu’au moins une personne consciente puisse veiller sur les autres et intervenir le cas échéant ;
- Si vous n’avez plus de seringues :
- Vous pouvez, faute de mieux, les désinfecter avec de l’eau de javel diluée (1 portion d’eau de javel diluée dans 10 portions d’eau). Remplissez la seringue avec la solution et videz-la. Rincez ensuite deux fois avec de l’eau propre. Si vous n’avez pas d’eau de javel, rincez au moins trois fois la seringue avec de l’eau propre ;
- Si les seringues sont dangereuses pour votre santé, considérez d’autres modes de consommation compatibles avec le produit : sniffez, avalez, fumez, consommez par voie rectale ou vaginale.
Plus d’information à ce sujet via les site suivants :
Comment me protéger de COVID-19?
La Plateforme Prévention Sida rappelle les mesures destinées à éviter la propagation du virus.
Le SPF Santé publique recommande :
- De se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon ;
- D’éviter les contacts rapprochés (se donner la main, s’embrasser,…), en particulier avec toute personne présentant des symptômes de maladie respiratoire ;
- De rester à la maison en cas de signes de maladie respiratoire ;
- De ne pas se toucher le nez, les yeux, la bouche ;
- De garder dans la mesure du possible une distance interpersonnelle de un mètre au minimum ;
- D’utiliser toujours des mouchoirs en papier ; un mouchoir ne s’utilise qu’une seule fois: il convient de le jeter directement après usage dans une poubelle fermée ;
- Si vous n’avez pas de mouchoir en papier à portée de main, éternuez ou toussez dans le pli du coude ;
- Après avoir toussé ou éternué, il faut se laver les mains avec de l’eau et du savon liquide. Il convient également de se sécher les mains avec des serviettes en papier (à usage unique) ou un linge propre.
- Utiliser autant que possible un masque jetable ou en tissus lorsque vous sortez hors de chez vous. Voici quelques conseils pour bien utiliser vos masques.
Le vaccin contre la grippe me protège-t-il contre coVID-19 ?
Non, celui-ci n’est efficace que contre le virus de la grippe. Il est cependant recommandé pour les personnes vivant avec le VIH.
Les médicaments contre le VIH ou la PrEP me protègent-ils contre coVID-19 ?
Les traitements anti-VIH ne sont pas considérés comme efficaces pour lutter contre le Covid-19, ils ne vous protègent donc pas. Comme le dit le Professeur Dewit, chef du service des Maladies infectieuses du CHU Saint-Pierre à Bruxelles et du CETIM, le centre de référence pour le VIH et pour la tuberculose de l’hôpital, il est important de savoir que « Les traitements anti-VIH ne constituent pas non plus une arme actuellement considérée comme efficace contre le Covid-19. Les personnes sous traitement antirétroviral anti-VIH ne sont donc pas protégées par leur traitement. La structure des deux virus est foncièrement différente. » Vous pouvez lire l’entièreté de l’interview du Pr. Dewit ici.
Concernant la PrEP, les molécules utilisées dans celle-ci ne sont pas celles actuellement à l’étude pour guérir les personnes infectées par le Covid-19. Il n’y a donc aucune raison de penser que la PrEP vous empêcherait d’être infecté·e ou de guérir plus rapidement du Covid-19.
Tracing le suivi de contact c’est quoi ?
Qu’est-ce que le suivi des contacts ?
C’est le fait de rechercher avec qui les porteurs du Covid-19 ont été en contact. Pour dépister ces personnes, nous devons pouvoir les informer qu’elles ont été en contact avec un porteur du virus. Le suivi des contacts est l’une des mesures de prévention contre la propagation du virus. L’application des cinq gestes de base est primordiale pour éviter de transmettre le virus à d’autres personnes.
Ces gestes de base sont :
- Se laver les mains régulièrement et soigneusement
- Maintenir une distance d’1,5 mètre lorsque cela est possible
- Limiter ses contacts physiques
- Rester chez soi si on est malade
- Porter un masque dans les lieux très fréquentés.
Si vous avez des symptômes tels que de la fièvre, de la toux ou des difficultés à respirer, appelez votre médecin généraliste et décrivez vos symptômes, il vous donnera les conseils adaptés. Si le médecin soupçonne que vous êtes atteint de Covid-19, il vous fera passer un test à l’hôpital ou éventuellement le fera lui-même. Votre numéro de téléphone vous sera également demandé à ce moment.
On vous demandera de faire une liste des personnes avec lesquelles vous avez eu des contacts avec leurs coordonnées, au cours des deux jours précédant les symptômes (famille, collègues, ami.es,…..) Votre médecin généraliste ou le médecin qui procède au test avertit les instances compétentes pour que le suivi des contacts puisse débuter.
Un collaborateur des autorités vous appellera. Il ou elle vous demandera la liste des personnes de contact que vous aurez constituée. Vous devrez également donner des informations sur vous-même, pour que votre situation puisse être évaluée concrètement : votre date de naissance, votre état de santé général, votre emploi, vos contacts avec des personnes à risques, etc.
Ces données seront traitées en toute confidentialité. Grâce à votre collaboration, les personnes avec lesquelles vous aurez eu des contacts seront averties à temps et pourront, si nécessaire, suivre leurs éventuels symptômes..
Que deviennent mes données ?
Vos données, ainsi que les données de personnes avec qui vous avez été en contact, sont récoltées et traitées dans une banque de données par l’Institut belge de santé, Sciensano.
L’information que vous transmettez sera utilisée pour
- pouvoir tracer les patients concernés et les contacter à l’aide d’un centre d’appel ;
- fournir des informations pertinentes aux services de prévention et d’inspection sanitaires des régions dans le cadre d’initiatives visant à contrer l’extension d’effets néfastes causés par des maladies infectieuses ;
- permettre une recherche scientifique, statistique et/ou de support à la politique, après anonymisation des données.
Une grande importance est accordée à la protection de vos données à caractère personnel. De ce fait, l’accès à vos données personnelles est limité
- au centre d’appel
- aux services de prévention et d’inspection sanitaires des Régions
- aux scientifiques liés au COVID-19 Risk Assessment Group. Tous ces acteurs ainsi que les techniciens de Sciensano qui entretiennent la banque de données sont tenus de traiter vos données en toute confidentialité. Toutes les données à caractère personnel reçues seront effacées par Sciensano avant le 9 juin 2020. Les données destinées à la recherche scientifique seront conservées jusqu’à 30 ans après le décès du patient dans un environnement distinct et sous forme pseudonymisée.
Les personnes de votre liste de contact ne seront pas informées de votre nom lorsqu’elles seront appelées. Vous resterez anonyme.
Les informations que vous transmettez ne seront pas utilisées pour vérifier que vous respectez bien les mesures. Elles ne sont pas partagées avec la police, la Justice ou un autre service de contrôle.
Comment serai-je contacté.e ?
Le collaborateur de l’autorité peut vous contacter de différentes manières : par téléphone via le numéro 02/214.19.19 ou par sms via le numéro 8811. Ce sont les seuls numéros qui seront utilisés.